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Hémisphère

« Quand j’ai découvert cet objet - appelons-le ainsi -, je n’ai pu m’empêcher de penser au voyage que je venais d’effectuer en terre maorie, là-bas, tout en bas, dans l’île du long nuage blanc. La palette maorie ne comporte que trois couleurs. Comme celle de Marie. L’art et la vie se sculptent dans un aller et retour irraisonné, et Marie compte parmi les messagères de cette ère renouvelée. Ici, il s’agit d’une aire de jeu, à l’échelle, poteaux et terrain mêlés, où le drame qui va se nouer, et dans lequel l’être est tout entier plongé, mixe la lumière et le chaos. Les gens de rugby appellent cela une rencontre, et c’est un bien joli mot.
Ainsi vivent ces trois tonalités chez les Néo-Zélandais, ainsi vibrent-elles devant nous, résines au touché de cuir et de peau. La terre est peut-être ovale, rien n’est moins sûr, mais si cela s’avère être le cas, nous voilà au bord de perspectives à la fois confuses et enivrantes. Elle s’est déformée, oblongue, et va rebondir là où personne ne l’attend. Dans ce nouveau territoire, rouge, et blanc, et noir, s’échinent nos émotions. »

Richard Escot, journaliste à l’équipe magazine, écrivain.